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Bulletin Numismatique n°197 38 P ersonne n’aurait pensé cela il y a encore quelques mois. Nul n’au- rait imaginé le monde confronté à une telle épreuve, qui nous a contraints à nous remettre en question à maints égards. Aucun pays n’était prêt pour affronter un problème sanitaire comme le corona virus, mais il faut reconnaître que cer- tains ont géré mieux que d’autres cette situation complexe. Mais pourquoi parler de coronavirus dans une revue de numismatique ? Ap- paremment, il n’y a aucun lien. Apparemment… La question que l’on peut se poser dans ce cas précis ne concerne pas le virus en soi mais les conséquences économiques qui en découlent. Afin d’endiguer le ralentissement économique ou plutôt la paralysie temporaire, tous les pays ont fait tourner la planche à billets avec des montants très importants, sachant qu’auparavant ces mêmes pays déte- naient une dette colossale et qu’en plus ils étaient en déficit. Malheureusement, dans de nombreux pays, cette injection monétaire ne va pas empêcher de nombreuses sociétés de faire faillite, d’autres de diminuer les salaires de leurs employés, et les déficits des gouvernements d’augmenter. Il y a donc beau- coup d’incertitudes dans le futur proche. Certains économistes prédisent une ré- cession économique très importante, d’autres affirment que cela est passa- ger… et finalement, on ne sait plus quoi penser, ni quoi faire ; en fait tout dépendra du temps que dure le confine- ment. Vous êtes numismates et en général vous « dépensez » de l’argent dont vous n’avez pas réellement besoin, avec tou- jours cette idée d’acheter en priorité des belles monnaies. Vous pouvez dans un premier temps et par mesure de « sécurité » diminuer le montant assigné à vos achats ou carrément les stopper en vous donnant un peu de temps, en attendant de voir ce qui se passe. L’erreur à ne pas commettre pour un grand nombre de per- sonnes est de stopper toute dépense considérée « non indis- pensable » pour économiser, car c’est l’argent qui circule qui a un effet boule de neige et qui dynamise l’économie. L’argent à la banque n’a aucun effet sur la croissance économique et en plus cela ne rapporte rien. Continuez de vivre normalement ainsi que vous le faisiez auparavant, continuez de dépenser comme par le passé. Vous êtes collectionneur et vous désirez vous séparer de votre collection, car vous pensez que la numismatique française est en déclin ou que tout simplement vous avez décidé de ne plus collectionner. Je peux comprendre cette démarche si derrière vous avez un projet, quel qu’il soit, un voyage, une voiture, une bouteille d’un grand cru… Mais vendre un bien qui est un actif tangible (c’est du concret), pour placer l’argent à la banque ne représente à mon avis aucun intérêt, bien au contraire. Étant donné que nous nous dirigeons vers une période écono- mique « turbulente », une montée des prix pour les monnaies rares et/ou de très belle qualité, ne m’étonnerait pas du tout. Actuellement, il y a très peu de matériel de qualité proposé sur le marché numismatique français et les ventes aux en- chères sont rares. Quant aux experts et aux professionnels, ils n’ont pas grand-chose en stock pour la simple raison que les belles pièces, quand ils en ont, partent très rapidement. Il est fort probable que l’on voie dans un futur très proche de nouvelles enseignes « d’experts numismates » à la recherche de pigeons, proposant des placements exceptionnels dans des « monnaies de collection ». Pour ma part, je ne vais pas laisser passer l’occasion d’acheter une monnaie que je recherche depuis des années car la bourse a perdu 25 % ou parce qu’il y a 500 000 chômeurs en plus… Mon achat ne va absolument rien changer à cet état de fait, alors pourquoi m’en priver ? L’avenir proche sera compliqué, c’est certain, et il est fort pro- bable qu’il y ait des changements économiques et/ou poli- tiques importants en France et au sein de l’Union euro- péenne ; il n’y a rien de plus incertain que l’avenir ! Yves BLOT LE CHOC DU CORONAVIRUS