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Bulletin Numismatique n°197 29 frappe, le roi ordonne que les monnaies soient frappées au balancier aussi tôt que possible. Pour cela, il faut l’aide de Blondeau qui est reparti en France et Thomas Simon part pour la France à sa recherche. Afin d’accélérer le procédé de fabrication, les frères Roettiers qui demeurent aux Pays Bas, sont invités à exercer leurs ta- lents dans l’élaboration des coins à l’effigie de Charles II. Étant donné l’urgence d’émettre une nouvelle monnaie, l’idée de Charles II est que Thomas Simon et les frères Roettiers travaillent ensemble pour aller plus vite, mais Simon inter- prète ce geste comme un manque de confiance à son égard et des problèmes font surface rapidement. Dans le but de mettre fin au conflit, il est demandé en février 1662 aux Roettiers et à Simon de présenter des échantillons à sa majesté le roi, début mai. Les frères Roettiers présentent un essai daté de 1662, mais Simon n’en présentant aucun, Charles II accepte l’essai proposé et il est demandé à John Roettiers de préparer les coins pour frapper les monnaies. Il est nommé chef graveur. Essai de 1662 des frères Roettiers Pierre Blondeau arrive à Londres en début d’année 1662, pour prendre en charge la frappe des monnaies à l’atelier de la Tour. Simon accepte mal la décision du roi de choisir si rapidement l’essai présenté par les Roettiers, car selon lui il n’a pas disposé d’assez de temps pour présenter son essai. Une fois sa décision prise, difficilement le roi fera marche ar- rière, mais en avril 1663, Charles II ordonne de faire de lé- gères modifications au revers de la monnaie. Simon voit cela comme l’opportunité de présenter son essai au roi pour lui démontrer que celui-ci est supérieur en tout point à celui des Roettiers. Le résultat de cet essai est la « Petition Crown » qu’il présente en avril 1663 afin de faire changer le roi d’avis. Essai de 1663 de Thomas Simon Le travail de gravure de cette pièce est supérieur en tout point à celui des Roettiers et cette monnaie a la particularité d’avoir une pétition sur deux lignes sur la tranche qui a une largeur de 3,5mm et qui dit textuellement : Thomas Simon most humbly prays your majesty to compare this his tryall piece with the dutch and if more Truly drawn & embossed more grace fully ordered and more ac- curately engraven to releive him Thomas Simon très humblement prie votre majesté afin qu’elle compare cet essai avec le hollandais et si il est mieux dessiné et frappé avec plus de grâce et avec plus de précision, de le relayer. Malgré une gravure et une frappe beaucoup plus belles que celles de l’essai des Roettiers, l’essai de Thomas Simon, sa « Petition Crown », n’est pas adopté comme type courant et demeure ainsi comme un essai. Thomas Simon décède en aout 1665, sans avoir été nommé à nouveau graveur en chef. Quant à Pierre Blondeau, il meurt en mars 1672, après avoir travaillé pendant plusieurs années avec Simon et Roettiers. Thomas Simon demeure dans l’histoire du monnayage bri- tannique comme un des plus grands graveurs de tous les temps grâce à sa « Petition Crown ». Bibliographie : Thomas Simon his life and work 1618-1665 By Alan Nathanson Yves BLOT THE PETITION CROWN SON HISTOIRE
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