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Bulletin Numismatique n°197 28 À l’époque, en raison principalement du fait que les mon- nayeurs s’opposent à tout changement, la frappe des mon- naies se fait encore au marteau, avec les nombreux défauts que suppose ce type de frappe. Le Parlement ayant connaissance des techniques modernes de frappe utilisées en France par Jean Warin pour la frappe des monnaies de Louis XIII, décide alors de faire appel à Pierre Blondeau. Pierre Blondeau est un ingénieur qui travaille à l’atelier de frappe de Paris depuis 1640. Il a conçu et amélioré la tech- nique d’inscription des lettres sur la tranche. Blondeau arrive en septembre 1649 et présente les techniques visant à amélio- rer la frappe des monnaies, à partir de la frappe au balancier. Il y a, selon lui, deux méthodes d’inscription des lettres sur la tranche afin de décourager la contrefaçon et le rognage ; la première est celle que l’on appelle la virole brisée, avec l’in- convénient que la monnaie doit être plus épaisse ; et la se- conde, sa propre méthode, inconnue auparavant et applicable à une monnaie standard. Durant l’année 1650, Blondeau fait plusieurs propositions au Parlement, mais il se heurte aux monnayeurs qui « défendent » la frappe au marteau qui est soit-disant supérieure sur biens des points à celle au balancier. Finalement au deuxième tri- mestre de 1651, le comité de la frappe chargé de l’étude de la fabrication des monnaies décide, afin de départager les oppo- sants, de réaliser un concours et des échantillons doivent être présentés. Les monnayeurs travaillent à l’atelier de frappe de la Tour, tandis que Blondeau travaille chez Thomas Simon et peut utiliser les équipements appartenant à celui-ci. Les échantillons (patterns) de Blondeau sont de qualité supé- rieure et l’inscription sur la tranche de la monnaie est bien plus longue, mais il faut se rappeler que Blondeau est un ingé- nieur et, en fait, le graveur c’est Simon. Cependant, aucune décision n’est prise, le système de Blondeau n’est pas adopté et celui-ci se « contente » de petits travaux jusqu’en 1656, où patronné par Oliver Cromwell, un nouveau monnayage est envisagé. À partir de 1649 Thomas Simon, en tant que graveur en chef de l’atelier de la Tour, voit sa réputation grandir et il s’affirme dans son poste. Vers 1651, une médaille en l’honneur de Cromwell, le Lord Protector, est commandée à Simon et Cromwell est tellement satisfait du résultat que Simon pro- duira d’autres médailles à son effigie. À l’été 1656, le Gouvernement décide de réaliser des frappes expérimentales en or et en argent, à l’effigie du Lord Protector et Pierre Blondeau est recruté à l’atelier de la Tour afin d’assis- ter Simon dans la réalisation du nouveau monnayage. Une frappe courante est entreprise en 1658, mais Oliver Crom- well décède cette même année, et leur circulation n’étant pas actée par le Parlement, leur vie est de courte durée. La mort de Cromwell a des conséquences importantes qui donnent lieu à une crise politique qui mènera à la restaura- tion de la monarchie. Charles II monte sur le trône et devient roi d’Angleterre en mai 1660. Thomas Simon demande au roi de le maintenir à son poste en tant que graveur en chef, mais sa requête est reje- tée car Thomas Rawlins qui avait été nommé graveur en chef par Charles I en 1644 conserve son titre de chef graveur, Charles II considérant qu’il lui était redevable à l’égard de sa fidélité envers son père Charles I. En août 1660 le roi donne des instructions à Simon pour l’élaboration de coins à son effigie, le plus rapidement pos- sible, afin de remplacer les monnaies du Commonwealth, qu’il désire démonétiser. Entre temps, Blondeau est rentré en France et seule la frappe au marteau est possible. Simon montre peu d’enthousiasme face à l’élaboration de coins aboutissant à une frappe au mar- teau, retardant ainsi la frappe des monnaies. Finalement les premiers échantillons font leur apparition à la fin de 1661, mais étant donné la qualité moyenne de la THE PETITION CROWN SON HISTOIRE

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