cgb.fr

Bulletin Numismatique n°197 26 INCIDENCE DES GRANDES REFONTES DE MONNAIES EN ARGENT DU XIX E SIÈCLE SUR LES STOCKS ACTUELS exemplaires FDC, en particulier pour la série Hercule de 1870/89 où on arrive à 346 exemplaires ! Les exemplaires SPL ne se trouvent pas facilement pour de nombreux types et bien qu’il existe par exemple 80 exem- plaires splendides (MS63/64) pour les monnaies de Napo- léon I er à la tête laurée (F307), il faut quand même remarquer que plus de 126 millions d’exemplaires ont été frappés. Pour l’atelier de Paris et l’année 1811, il y a 24 monnaies MS63/64. Par contre, pour de nombreux ateliers et selon l’année, aucun exemplaire SPL n’existe ! On arriverait exactement à la même conclusion pour les autres monnaies en argent du XIX e siècle. Quelle que soit la valeur faciale, il y a eu sans aucun doute des refontes très im- portantes. Les exemplaires en argent de valeur faciale inferieure se trouvent proportionnellement dans de meilleurs états de conservation, car les monnaies sont de plus petites tailles, mais les quantités frappées étant bien inférieures à celles de 5 francs, elles sont dans de nombreux cas bien plus rares ! Il en est de même pour les monnaies en argent de Louis XIII jusqu’à Louis XVI et on peut donc affirmer que les monnaies royales de vraiment belle qualité sont extrêmement rares (à quelques exceptions près) surtout si l’on considère les pro- blèmes de frappes de l’époque comme l’ajustage, les reforma- tions et les frappes molles. Dans la grande majorité des cas, les exemplaires d’exception proviennent de trésors, ce qui est le cas par exemple de l’écu constitutionnel de Louis XVI, que l’on arrive à trouver en très bel état de conservation. Je l’ai toujours dit et je le maintiens, les monnaies royales en argent de très belle qualité sont sous-cotées par rapport à la rareté réelle de ces monnaies dans des états de conservation supé- rieure et si c’est votre domaine de collection, alors n’hésitez pas, lorsque l’on vous propose une monnaie que vous trouvez relativement chère, mais qui par contre est exceptionnelle, car vous ne la reverrez probablement jamais ! Un grand nombre de monnaies royales et du XIX e siècle en argent ont été refondues et c’est pour cette raison que finale- ment la connaissance de la quantité frappée par type, date et atelier, bien que très intéressante, n’apporte aucune informa- tion quant à la rareté actuelle d’une pièce de très belle qualité. Par contre, elle permet de comparer la rareté entre monnaies d’un même type. Les monnaies en or sont en revanche bien plus abondantes en très belle qualité, car elles ont été tout simplement thésauri- sées alors que c’était rarement le cas pour les monnaies en argent ou en cuivre. C’est finalement extraordinaire - et cela tient du miracle - de voir certaines monnaies qui ont plusieurs siècles d’existence et qui sont pratiquement dans leur état d’origine. Sur ce point, je comprends les chanceux collectionneurs qui peuvent s’of- frir de tels joyaux, et je ne peux que les admirer ! Nous ne sommes pas éternels, loin de là, et c’est un fait qu’une fois le prix oublié la qualité demeure. Qui plus est, contem- pler une belle monnaie chargée d’histoire est toujours un plai- sir intense et inexplicable pour l’heureux possesseur. Alors, finalement, pourquoi s’en priver ? Yves BLOT

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=