Louis XI - atelier de Mâcon ? __________________________________________________________ 238 238 MÂCON ? Point 12e au revers. Nous rejoignons Jean Belaubre et Olivier Legey, pour attribuer ces monnaies, qui présentent un point 12e seulement au revers, et rien sur l’avers, à l’atelier de Mâcon. Aucun document n’affirme la fermeture ni la fonction de cet atelier. En effet, depuis le traité d’Arras en 1435 entre le roi de France Charles VII et le duc de Bourgogne Philippe-le-bon, la maitrise des ateliers bourguignons situés en domaine royal est confiée au duc de bourgogne en contrepartie de l’assassinat du père de ce dernier en septembre 1419. Mâcon passe sous le contrôle du duc, et dès lors, si l’atelier est systématiquement mentionné dans la liste officielle des ateliers royaux jusqu’à la fin du règne de Louis XII, il ne reçoit pour autant plus d’ordonnance de frappe de Paris et ne rend plus de compte à la royauté quant à d’éventuelles productions monétaires. Mais nous n’avons pas non plus trace d’une quelconque ordonnance ducale à l’intention de Mâcon, ni même d’une quelconque boite de compte qui aurait été envoyée pour contrôle à la Chambre des Comptes bourguignonne alors sise à Dijon. Cependant plusieurs types monétaires retrouvés affichent un point 12° au revers seulement provenant d’un atelier non identifié. Mais par un travail d’élimination, la seule hypothèse qui reste est ; la forte probabilité qu’un atelier est perduré à Mâcon durant le XVe siècle, au moins jusqu’à la fin du règne de Charles VIII, voire jusqu’au début du règne de Louis XII. La piste de Lyon est à exclure sans l’ombre d’un doute, car, la marque de cet atelier sous le règne de Louis XI est un trèfle final sans point secret d’atelier 12°, et surtout la graphie lyonnaise est extrêmement différente de celle des monnaies au point 12° au revers seulement, qui montrent un style souvent très frustre, œuvre d’un graveur à priori fort peu adroit, et ce style endémique perdure des principats de Charles VII à Charles VIII. L’atelier de Saint Pourçain-sur-Sioule, dont le différent est 11° est à écarter également pour les mêmes raisons stylistiques que Lyon, même s’il serait facile de penser que l’ajout de la « n » qui change la légende « nome » en « nomen » depuis Charles VII, aurait pu pousser le point de sa position 11° à la position 12° par habitude des graveurs à le placer sous la « B » de « BEHEDICTVm ». Il faut alors considérer la situation géographique particulière de Mâcon pour expliquer que l’on aurait pu garder un atelier monétaire en la cité mâconnaise ; située à 130 km de Dijon, 150 km de Saint Pourçain-sur-Sioule, et 70 km de Lyon, la difficulté d’approvisionner le commerce local en divisionnaire des ateliers « voisins » était peut-être un réel problème, poussant les autorités de la ville à faire forger sur place et de leur propre initiative, une fabrication semblable aux types monétaires royaux, sans doute avec l’assentiment du duc de Bourgogne Philippe-le-Bon en personne, qui aura fermer les yeux sur ces productions géographiquement lointaines et en même temps, plutôt modestes en terme de volumes produits, mais, certainement non officielles, faute d’ordonnances de frappes et comptes rendus. Nota : si ces monnaies de Mâcon (?) semblent de bon aloi, elles ne trébuchent quasiment jamais, démontrant que si l’on prenait toutefois garde à leur apparence pour qu’elles soient acceptée dans la circulation, on prenait également, faute de contrôle d’une autorité compétente, des largesses quant au faible poids, augmentant d’autant les profits des initiateurs.
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