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MONETÆ 22 MONETAE : « LA MONNAIE DE LA PIÈCE » L es monnaies grecques sont à la mode. Nous le constatons chaque semaine avec les mises à jour des listes à prix marqués et les E-auction hebdomadaires. Le même phé- nomène est perceptible dans nos quatre Internet Auction et nos quatre Live Auction an- nuelles. MONETÆ 22, notre nouveau catalogue de monnaies grecques à prix marqués vous propose une sélection de plus de 1.000 monnaies grecques avec des prix compris entre 150 et 42.000€. Dans cette sélection, vous découvrirez plus de 300 nouvelles monnaies et plus de 100 monnaies avec des prix modifiés. Ce type de catalogue ne présente généralement pas de thème particulier, mais nous voulons attirer l’attention du lecteur sur le nombre, le choix et la diversité des monnaies divisionnaires d’argent et des monnaies de cuivre et de bronze. Si aujourd’hui, un tétradrachme d’Athènes ou d’Alexandre le Grand sont les monnaies les plus visibles du monnayage grec, il n’est pas certain que ces monnaies étaient les plus « circulan- tes » dans l’Antiquité. En effet, au cœur du Péloponnèse ou de l’Ionie, dans de petits centres urbains, et peut-être encore plus dans les campagnes, la monnaie, si elle circulait et elle le devait certainement, n’était pas forcément répandue et seules les monnaies divisionnaires de l’hemiobole à la drachme devaient passer de main en main au cours des échanges en particu- lier sur les marchés. Si nous comparons avec l’économie moderne, les billets de 100 à 500€, les plus grosses cou- pures de la monnaie européenne ne circulent pratiquement pas dans la population, du moins en France, et correspondent en valeur et pouvoir d’achat aux plus grosses dénominations grecques en argent ou en or et en électrum. En revanche, les huit dénominations de 1cent à 2 euros, pourraient être facilement comparées avec les plus petites monnaies grecques qui étaient utilisées quotidiennement par les populations qui s’en servaient dans leurs transac- tions. Ces humbles pièces sont donc les témoignages tangibles et visibles de l’économie domes- tique ce qui explique souvent leur état de conservation. Les monnaies antiques n’étaient cer- tainement pas frappées chaque année, en particulier, dans les plus petites cités, mais en fonction des besoins, des possibilités et des capacités d’émission où l’évergétisme pouvait tenir un rôle non négligeable. Aujourd’hui, les économistes et les numismates s’accordent sur le fait que la monnaie an- tique dans sa globalité est plutôt un fait politique et militaire. La monnaie, celle qui compte, c’est-à-dire les grosses dénominations, sert à financer les soldes militaires et les dépenses somptuaires des royaumes et des cités les plus importantes. En revanche, la petite monnaie, souvent sacrifiée, voire oubliée, pendant très longtemps nous permet d’imaginer la vie quoti- dienne de nos ancêtres il y a plus de deux mille ans. Nos successeurs pourront-ils réaliser le même devoir de mémoire dans deux mille ans avec l’Euro ? Bonne réflexion et bons achats ! Laurent Schmitt 3 introduction

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