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Bulletin Numismatique n°225 32 Les billets de confiance ont été émis en 1792 pour parer temporairement à un double problème monétaire : le manque de petite monnaie métallique, et la trop forte valeur des assignats les plus petits. Comme pour toute monnaie, des faux ont été réalisés, soit pour être utilisés pendant leur période d’émission, soit bien plus tard, pour tromper des collectionneurs. LES FAUX POUR SERVIR Les billets de confiance sont généralement monochromes et les différentes coupures de format identique. Pour les protéger de la contrefaçon, les billets sont numérotés et signés par différents officiers municipaux, et le verso des différentes coupures d’une même émission est coloré différemment. Certains billets ont été altérés en modifiant leur valeur, pour être utilisés pour un montant plus élevé que prévu : on trouve ainsi des billets dont la valeur initiale a été grattée et réécrite à l’encre. Figure 1 – Barraux, billet de cinq sous altéré en cent sous (Collection Christian Porcheron – Musée de la Fausse Monnaie) Figure 2 - Grenoble, billet de cinq sous altéré en vint sous (Collection Christian Porcheron – Musée de la Fausse Monnaie) Par exemple, un billet de cinq sous de Barraux (figure 1) et un de Grenoble (figure 2) ont été modifiés en cent et vint [sic] sous. Cependant, les rappels de la valeur, à droite et à gauche dans le cadre du billet n’ont pas été retouchés. Ces billets altérés étaient facilement identifiables, leur nouvelle valeur ne faisant pas partie de l’émission autorisée. Les faux billets identifiés étaient biffés d’une grande croix sur le recto avec, parfois, ajout de la mention « faux ». Figure 3 - Grenoble, billet de dix sous par altération de cinq sous (Ville de Grenoble, bibliothèque municipale, R.9671) En revanche, la première émission de Grenoble du 18 février 1792, qui comportait deux coupures différentes, causa rapidement des problèmes à ses émetteurs. La coupure de cinq sous, au verso bleu, était facilement altérable en dix sous (figure 3), au verso rouge1 : « des hommes guidés par une rapacité sans exemple donnaient par falsification, aux billets de 5 sols, la valeur de ceux de 10. Ils peignaient le papier du revers bleu en rouge, grattaient les chiffres arabes et romains de 5. pour y substituer ceux de 10. »2 Lors de la seconde émission le 13 mars, la Ville de Grenoble ne poursuivit pas l’émission de billets de dix sous et invita à échanger ceux émis précédemment contre des billets de cinq sous. Figure 4 - Vienne, cinq sous dessiné à la main (Collection Christian Porcheron – Musée de la Fausse Monnaie) Figure 5 - Grenoble, trente sous dessiné à la main (Ville de Grenoble, bibliothèque municipale, R.9671) 1 Le billet illustré figure 3 est collé sur une feuille de papier et ne permet pas d’illustrer son verso coloré. 2 Vellein 1925 p. 26, d’après Archives Municipales de Grenoble LL13. LES BILLETS DE CONFIANCE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE : QUELQUES EXEMPLES DE FAUX EN ISÈRE

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